L'exposition du travail de Laurence Nourisson bat son plein. De très nombreux visiteurs, tous fascinés par ces objets insolites qui parlent à quelque chose de très enfoui en nous, que la bande sonore - partie intégrante du travail présenté - accentue. Si on peut regretter que parfois le bruit de la rue empêche d'aller jusqu'au bout de ce voyage à travers des temps rêvés, l'imagination parvient à s'envoler pour un périple qui surprend jusqu'aux tréfonds de nous-même et suscite des sensations et des idées insoupçonnées...
L’exposition MONGO présente des œuvres réalisées entre 2007 et 2011, une série de parures présentées dans des vitrines à fond noir réalisées avec des déchets plastiques trouvés sur un même lieu, le titre renvoie au site sur lequel ces déchets ont été trouvés. Ces parures font référence aux premières productions artistiques de l'homme qui récupérait des débris d'os, de plumes pour se parer. On retrouve aujourd'hui les traces de cette activité artistique dans nos musées d'archéologie ou d'ethnologie. L'artiste a repris ainsi les codes de présentation de ces institutions. Certains visiteurs ont évoqué une forme de spiritualité qu'on sent présente dans cette présentation de parures et d4objets qui pourraient provenir d'une civilisation ancienne, d'une spiritualité oubliée ou disparue...
C'est à la suite d'un échange avec un frère dominicain et deux visiteurs de la galerie que nous avons abordé et réfléchi aux conjonctions entre l’art contemporain et la spiritualité. Notamment à travers les questions existentielles qui traversent l’un et l’autre (le sens de la vie, la mort, la souffrance, la faiblesse, le don, le partage, l’autre, l’humain etc.) sont bien présentes tout au long du parcours de cette exposition. Elle soulignent ainsi l'évidence de certaines analogies de relation entre les deux démarches, l’expression de la foi et la création artistique. Par exemple, les deux reposent sur un engagement personnel, sur une expérience forte.
L'Art contemporain au service de la foi n'est cependant pas un objet de foi en soi. Il ne doit pas y tendre, pas y prétendre. Le protestant que je suis, s"il aime l'art, refuse d'adorer des idoles. Trouver dans la beauté, qu'elle soit née de la main de l'homme ou naturelle, les traces du divin parait évident. Faire de cette manifestation un objet d'adoration l'est beaucoup moins et demeure dangereux. Préoccupant aussi.
L’exposition MONGO présente des œuvres réalisées entre 2007 et 2011, une série de parures présentées dans des vitrines à fond noir réalisées avec des déchets plastiques trouvés sur un même lieu, le titre renvoie au site sur lequel ces déchets ont été trouvés. Ces parures font référence aux premières productions artistiques de l'homme qui récupérait des débris d'os, de plumes pour se parer. On retrouve aujourd'hui les traces de cette activité artistique dans nos musées d'archéologie ou d'ethnologie. L'artiste a repris ainsi les codes de présentation de ces institutions. Certains visiteurs ont évoqué une forme de spiritualité qu'on sent présente dans cette présentation de parures et d4objets qui pourraient provenir d'une civilisation ancienne, d'une spiritualité oubliée ou disparue...
C'est à la suite d'un échange avec un frère dominicain et deux visiteurs de la galerie que nous avons abordé et réfléchi aux conjonctions entre l’art contemporain et la spiritualité. Notamment à travers les questions existentielles qui traversent l’un et l’autre (le sens de la vie, la mort, la souffrance, la faiblesse, le don, le partage, l’autre, l’humain etc.) sont bien présentes tout au long du parcours de cette exposition. Elle soulignent ainsi l'évidence de certaines analogies de relation entre les deux démarches, l’expression de la foi et la création artistique. Par exemple, les deux reposent sur un engagement personnel, sur une expérience forte.
L'Art contemporain au service de la foi n'est cependant pas un objet de foi en soi. Il ne doit pas y tendre, pas y prétendre. Le protestant que je suis, s"il aime l'art, refuse d'adorer des idoles. Trouver dans la beauté, qu'elle soit née de la main de l'homme ou naturelle, les traces du divin parait évident. Faire de cette manifestation un objet d'adoration l'est beaucoup moins et demeure dangereux. Préoccupant aussi.
Tout cela peut être stimulant. Mais souvent, pris par l'enthousiasme mis à défendre l’art contemporain, nombreux sont ceux qui en font une valeur de référence auquel tout, ou presque, doit se soumettre, y compris la foi chrétienne. Du coup, l’art "contemporain" devient une sorte d'objet de foi ; une référence première et ultime, face à laquelle la foi chrétienne perd toute consistance. Elle devient copie du modèle.
Ou alors, il y a concordisme : l’un et l’autre seraient de même nature, ne seraient que les deux faces d’une même monnaie. Du coup, l’ auteur donne un statut ontologique à l’art contemporain, alors même que celui-ci s’est précisément libéré de toute ontologie. C’est particulièrement frappant quand certains auteurs et artistes évoquent "des relations entre cet art et la Vérité". Or nous savons que tant dans l’esthétique que dans la philosophie contemporaines il n’y a plus une vérité, mais au mieux des vérités, autant d’ailleurs que de penseurs ou de créateurs qui expriment en général essentiellement, voire exclusivement leur vérité.
Des exemples de ces confusions et mélanges entre foi et art ? : "La rencontre de l’art par la Foi (...) révèle la dynamique interne de la Foi comme artistique et révèle de même la dynamique de l’art comme croyante". Ou encore (p. 42) : "L’art est un allié de la Foi. Les artistes partagent instinctivement cette approche chrétienne présentée ici à grands traits". On pourrait multiplier les exemples de ces analogies fondées sur la confusion entre deux domaines qu’il faut vraiment distinguer et séparer.
L'art contemporain, un vis-à-vis essentiel pour la foi
Auteur : Alexandre, Jérôme
Editions Parole et silence
Collection Collège des Bernardins-Ecole cathédrale, cahier , numéro 92
Parution : janvier 2010
ISBN : 978-2-84573-838-6
Prix : 14 euros
Auteur : Alexandre, Jérôme
Editions Parole et silence
Collection Collège des Bernardins-Ecole cathédrale, cahier , numéro 92
Parution : janvier 2010
ISBN : 978-2-84573-838-6
Prix : 14 euros