Trois vieilles dames très élégantes discutaient l'autre jour devant la vitrine de la galerie. L'une s'exclama "l'art contemporain ? mais c'est n'importe quoi sauf de l'art"... Comment réagir ? Que répondre ? Comment expliquer que ce n'est pas forcément n'importe quoi (quoique parfois...). Peut-on définir l’art contemporain comme l’art « en train de se faire » ? L’expression n’est employée de manière usuelle que depuis les années 80, et elle demeure ambiguë. Car tout l’art produit par les artistes vivants, donc contemporains, n’est pas de « l’art contemporain »…C'est à partir de ces évidences qu'il fallait rappeler, que le site Fluctuat.net s'interroge dans son excellente présentation de l'art d'aujourd'hui dont nous publions ici des extraits:


Aussi faut-il aborder le terme de « contemporain » autant comme un point chronologique précis, celui du hic et nunc de l’art, délirant et jamais assouvi, que comme le synonyme de « art de pointe » (les anglicistes ou les prétentieux diront at the cutting edge ou state-of-the-art).
Autant dire qu’il paraît bien difficile de se retrouver dans tout cela. Comment définir une œuvre d’« art contemporain », et quels sont les critères qui peuvent déterminer si elle constitue un bon travail de la part de l’artiste ? L’éclectisme de l’art contemporain est tel qu’on ne peut plus parler aujourd’hui de « styles » : chaque artiste produit un travail unique, ne se rattachant pas forcément à un style en particulier. De même, tous les médiums sont « contemporains » : un peintre tel Marc Desgrandchamps est autant considéré comme un artiste contemporain qu’un artiste producteur d’installations, comme Claude Lévêque, ou un vidéaste comme Bill Viola…
Pour faire simple (ou simpliste), on dira que l’art devient « contemporain », dès lors qu’il entre en synchronie avec son époque, et qu’il nous parle de notre vie, de notre époque, de nos modes parfois, et toujours de nos modes de penser et d’être, là et maintenant.