31/05/2011

Mongo, un monde retrouvé s'expose à la galerie blanche à partir du 10 juin

Mongo, ce mot à la fois énigmatique et aux consonances exotiques correspond parfaitement au travail de Laurence Nourisson que la galerie blanche est heureuse d'exposer. Léa Vergine dans son livre en donne la définition suivante : "c'est de l'argot américain, c'est un mot qui s'est forgé à New York pour définir les objets qui ,après avoir été jetés, sont ramassés, retrouvés, sauvés..."

Pourquoi cet attrait des déchets chez les artistes ?
Des déchets englobés, photographiés, déchets "traités", montés en épingle, camouflés ou "corrigés", mais qui ne sont malgré tout que des déchets, c’est-à-dire des objets de poubelle et de décharge. Nous sommes nous-mêmes mis au panier et rejetés par d’autres êtres humains. Nous devons - plus ou moins chaque jour - retrouver, ramasser et rassembler des fragments de nous-mêmes.
Quand on regarde les sacs usés d’Alberto Burri ou les détails des cadavres photographiés à la morgue par Andrea Serrano, il nous arrive parfois de nous remémorer la voix de Cathy Barberian où se mêlent partitions pour public averti et "morceaux" populaires, de réentendre une composition de Paolo Castaldi, de relire certaines listes de Bohumil Hrabal ou certains frisbees de Giulia Niccolai, de repenser à certaines séquences cinématographiques d’Abel Ferrara ou à certains collages vocaux de Meredith Monk... et, ainsi, de nous rendre compte que la culture de notre siècle abonde en récupérations, en réemplois et en contaminations, en lambeaux, en fragments, en déchets, en "bruits".
Récupérer et conserver les déchets, essayer de les garder, de les faire survivre en les arrachant au vide, au néant, à la dissolution à laquelle ils sont destinés, vouloir laisser une empreinte, une trace, un indice pour ceux qui restent, implique une dimension psychologique qui est aussi politique.

Aucun commentaire: